Pierrot était assez incontournable dans les Cordeliers, ce quartier de Pontoise ou son appartement a pris feu mercredi après-midi et où il faisait la manche devant le tabac de la place Van-Gogh ou le supermarché Lidl.
Mercredi, vers 12h30, les pompiers, alertés d'un incendie au 10, rue d'Aubigny, ont découvert, après avoir maîtrisé le sinistre, le corps sans vie du résident. Les pompiers avaient dû enfoncer la porte d'entrée pour parvenir à entrer dans l'appartement du premier étage.
Une cigarette pourrait être à l'origine du feu
Les policiers de Cergy ont été chargés d'ouvrir une enquête pour déterminer les causes de l'incendie. Selon les premiers éléments recueillis, le sinistre trouve son point d'origine dans la chambre de la victime. L'hypothèse que le résident se soit endormi avec une cigarette allumée était évoquée sur place comme l'une des hypothèses plausibles.
Pierrot, comme l'appelait tout le quartier, âgé de 66 ans, a été retrouvé mort sur son lit. A côté, les cadavres de ses deux chiens qu'il emmenait toujours avec lui et dont il ne voulait pas se séparer. Dix-huit pompiers sont intervenus, mobilisant cinq engins lors de l'intervention au cours de laquelle trois habitants, incommodés par les fumées, ont été pris en charge.
De l'extérieur, ce jeudi matin, seule une baie vitrée totalement noircie et rendue opaque par les fumées témoigne du drame qui s'est produit la veille à l'intérieur. « Il n'embêtait personne et faisait sa vie… », confie sur place un voisin de l'immeuble, qui connaissait de longue date celui « qui fait la manche dans le quartier ».
Il devait partir en maison de retraite en juillet
Selon un gardien, la victime habitait le quartier depuis une dizaine d'années et avait été dans le passé animateur au centre de loisirs. Il évoque un homme « qui vivait seul avec ses deux chiens » et confie l'avoir croisé le matin du drame. « Je l'ai vu sur la place du marché où il picolait. Je lui ai dit de faire doucement et il est rentré chez lui. Il devait être 11h30. Un locataire m'a appelé à 12h10 pour me dire qu'il y avait le feu… »
Il évoque aussi la pétition de ses voisins qui réclamaient son départ, se plaignant de l'odeur qui émanait de son appartement. « Il devait quitter son logement au cours du mois de mai mais cela avait été reporté au mois de juillet à cause du confinement. Il devait rejoindre une maison de retraite. »
« C'était quelqu'un de bien… » Patrick, le gérant du tabac de la place Van-Gogh, devenu son confident au fil du temps, décrit « un petit bonhomme d'un mètre cinquante » qui aimait bien boire un coup et prendre son café le matin, « avec un cigare s'il avait un peu de sous… »
Placé sous tutelle
Un homme par ailleurs sous tutelle. « A un moment, il s'est beaucoup confié à moi. On était comme deux frères. Il était le plus pauvre ici et tout le monde se fichait de lui. Partir, je sais qu'il ne voulait pas par rapport à ses chiens. Je lui avais dit qu'il faudrait pourtant… » Il n'élude pas qu'« il ne sentait pas bon » et qu'« il le faisait savoir quand il n'aimait pas quelqu'un. » Les clients confient aussi « que tout le monde l'aidait dans le quartier, en lui donnant quelques courses ».
« Il avait un cerveau, Pierrot, alors que tout le monde le prenait pour un débile », reprend Patrick. « C'était un brave type. Généreux avec le peu qu'il avait, qui me laissait quand il pouvait quelques pièces jaunes. Il nous manque ce matin. »
June 25, 2020 at 11:14AM
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Pontoise : Pierrot, parti dans l’incendie de son appartement avec ses chiens - Le Parisien
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